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SOINS COURANTS
Le bouledogue français, qui est un chien à poils ras, ne nécessite que des soins minimums liés à l'hygiène habituellement requise pour un chien, quel qu'il soit, sauf à être vigilant sur les nombreuses rides profondes de sa tête et éventuellement de la zone caudale.
Ces plis doivent être nettoyés. On peut les enduire de vaseline s'ils ont tendance à être inflammatoires.
De la même façon il ne faut pas laisser la truffe sécher, ce qui favoriserait l'apparition de crevasses.
Les bains ne doivent pas être donnés avant six mois.
Le poil peut être brossé avec un gant ou une brosse en caoutchouc.
Les oreilles doivent être vérifiées et nettoyées avec un produit adéquat.
Les yeux seront nettoyés au sérum physiologique.
Les griffes doivent être coupées si le chien a peu d'activité et ne se les use pas naturellement, car des ongles trop longs pourraient le gêner dans sa marche et, éventuellement, lui déformer les aplombs.
Les parasites (puces, tiques, acariens, aoûtas) doivent faire l'objet de toute votre attention.
Le chiot doit être vermifugé tous les mois jusqu'à six mois puis tous les six mois ensuite.
LES POINTS FAIBLES DE LA RACE
Chaque race de chien a des caractéristiques morphologiques et génétiques différentes et, par voie de conséquence des fragilités différentes. Il est connu par exemple que, la croupe dite en "hors bord" du berger allemand favorise l'apparition de la dysplasie, que certaines races sont sujettes aux pathologies cardiaques et d'autres encore à la surdité, etc.
Le bouledogue français ne fait pas exception à cette règle. Aussi, chaque fois qu'un chiot quitte l'élevage, il est remis, outre une notice d'élevage détaillée, un document indiquant de façon claire les fragilités de la race n'ayant pas un caractère héréditaire mais congénital la différence étant que certaines affections peuvent survenir nonobstant la sélection rigoureuse des géniteurs et leur absence de tares transmissibles. Ils peuvent également survenir en raison d'un type marqué toujours recherché pourtant par les amateurs de beaux sujets !
Ils sont plus fréquents dans les races dites « brachycéphales » comme le bouledogue c'est-à-dire avec un crâne raccourci, un faciès plat à caractère humain particulièrement apprécié.
Les vomissements, les ronflements, sont également à mettre en relation avec cette caractéristique morphologique. Ceci ne signifie pas que tous les bouledogues développent ces symptômes et il appartient aux éleveurs d'éviter de rechercher des sujets trop typés, même si ce sont ces mêmes sujets qui sont les plus appréciés par ceux qui souhaitent participer à des expositions canines ou même par les particuliers séduits par ce chien à tête "humanoïde".
On ne peut pas supprimer totalement le risque sans supprimer le type du chien qui fait son charme et justifie votre choix ! d'où le paradoxe : faut-il chercher à produire des chiens longs et sans type pour diminuer les risques respiratoires et de hernie discale qui constitue la seconde fragilité ?
Le dos du bouledogue présente une caractéristique typique de la race. En effet le standard précise que « La ligne du dessus se relève progressivement au niveau du rein pour descendre rapidement vers la queue. Cette forme qui doit être très recherchée a pour cause le rein court ».
Cette caractéristique qui s'oppose à un dos droit, fréquent dans d'autres races et qui serait un défaut pour le bouledogue, a pour conséquence que certains d'entre eux peuvent être atteints d'anomalies vertébrales en plus ou moins grand nombre et au rang desquelles on peut citer les hémi-vertèbres et les vertèbres en aile de papillon.
La plupart du temps, ces quelques éventuelles anomalies sont sans conséquence sur la santé du bouledogue mais un excès d'anomalie accroît le risque de hernie discale, pathologie grave qui entraîne, faute d'une intervention rapide (c'est une urgence vétérinaire) une paralysie définitive du chien, d'où l'intérêt de ménager le dos du bouledogue en lui évitant de monter et descendre les escaliers de façon répétitive et fréquente.
Le club de race est particulièrement sensible, sinon à l'éradication, du moins à la limitation de ces anomalies et conduit, depuis plusieurs années, une étude qui passe par la constitution d'une base de données à partir d'un dépistage des anomalies vertébrales obligatoires pour qu'un chien puisse accéder aux cotations élevées qui valorisent les reproducteurs. L'élevage du Bois de Saint-Cyr participe à cette étude pour tous ses étalons.
Les problèmes de peau sont plus fréquents sur les bouledogues à robe caille que sur les autres robes. Certains chiens peuvent développer des allergies cutanées aux puces, acariens, alimentation et dans certains cas des démodécies juvéniles parfaitement curables et dues à un parasite opportuniste dénommé demodex canis.
Le fait de trouver des démodex sur une peau malade ne signifie toutefois pas que le chien est atteint de démodécie ; les affections de peau ont des origines diverses.
Malgré ce quelques fragilités, on peut dire que la moyenne de vie d'un bouledogue est comprise entre 10 et 15 ans et que la plupart, sauf accident, atteignent allègrement l'âge de 10 ans sans avoir rencontré les pathologies exposées ci-dessus.
Nous remarquons que certains vétérinaires sont particulièrement alarmistes et annoncent d'emblées, pour un problème de peau parfois passager, des maladies incurables comme la démodécie alors qu'il s'agit, la plupart du temps d'une allergie simple due au dépassement du seuil de tolérance d'un cumul d'allergies (par exemple allergie aux acariens + puces + pollution des villes ou pollens + intolérance aux protéines de boeufs etc.).
L'élevage reproduit avec des sujets totalement sains mais nos chiens vivent à la campagne et sont souvent à l'extérieur lorsque le temps le permet. Ainsi, ils sont sans doute moins exposés à la pollution des villes ou aux acariens.
L'élevage est une tâche difficile ; travailler sur des êtres vivants comporte beaucoup d'incertitudes dans la mesure où, même l'éleveur porté vers l'excellence, peut se trouver confronté à des situations dont il n'a pas la maîtrise totale. Tout acquéreur doit donc prendre en compte que l'animal n'est pas un « produit fini » et que, quels que soient les efforts de sélection mis en oeuvre pour produire des chiens dans le type, avec un bon caractère et une bonne santé, des problèmes peuvent survenir.
Un bon éleveur est à l'écoute de son client durant toute la vie du chien et, en cas de problème, tenter de le résoudre à l'amiable est toujours plus efficace que de brandir les ressources du droit. Il est impossible de traiter les problèmes liés à la santé d'un chien comme on le ferait avec des objets inertes.
LE COUP DE CHALEUR
Le chien est un mammifère dit homéotherme car son organisme reste toujours à la même température. Son métabolisme contrôle la température interne et le maintient autour de 39 °C. En dessous de cette température, le chien est en hypothermie, ce qui arrive en cas d’état de choc, intoxication ou hémorragie. Au-dessus, il est en hyperthermie et c’est ce qui arrive dans le cas du coup de chaleur. Le coup de chaleur est une affection gravissime avec un pronostic péjoratif si un traitement n’est pas rapidement entrepris. Le chien n’a pas, comme l’homme, la possibilité de se refroidir par sudation car il ne possède des glandes sudipares qu’entre les doigts, et le peu de sueur qu’il produit est insuffisant pour abaisser sa température corporelle. Il ne lui reste que le halètement qui permet de réguler la température interne par élimination de vapeur d’eau. Plus le taux d’humidité est élevé et moins ce mécanisme régulateur est efficace. C’est la raison pour laquelle les temps chauds et humides sont particulièrement difficiles à supporter pour le chien. Il existe certains facteurs de risques et il est un fait que les races brachycéphales comme notre bouledogue sont particulièrement exposées. S’ajoutent à cette caractéristique morphologique le fait que le chien ait un âge avancé, qu’il soit en mauvaise condition physique, obèse ou atteint de certaines maladies cardio-vasculaires, respiratoires, neurologiques ou endocriniennes. Il ne faut cependant pas oublier que tous les chiens risquent un coup de chaleur dans les circonstances décrites ci-après. |
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Animation créée par Emmanuelle, propriétaire de Vodoo du Bois de Saint-Cyr Merci de ne pas piller cette animation |
Circonstances d'apparition du coup de chaleur
Le coup de chaleur ne survient que lorsque les mécanismes qui régulent la température corporelle de l’animal sont saturés. Cette saturation survient soit si l’animal fournit un effort très violent, faisant face à une importante production de chaleur alors que la température extérieure et le taux d’hygrométrie sont trop élevés, soit, en dehors de tout effort, si ses capacités de régulation thermique sont dépassées.
C’est exactement ce qui arrive quand le chien est dans une voiture, exposé au soleil, surtout si les vitres sont fermées. Par l’effet de serre, la température peut atteindre des grandeurs très importantes et fatales à l’animal. Mais, chez le bouledogue, le coup de chaleur peut survenir en dehors de ces circonstances extrêmes et également à la suite d’un stress, d’une angoisse prolongée qui entraînent les mêmes conséquences que le coup de chaleur (chien maintenu dans une cage alors qu’il n’a pas l’habitude, etc.).
Les conséquences d’une soudaine élévation de la température sont nombreuses. L’état de congestion cérébrale est l’élément dominant. Elle entraîne un état de choc vasoplégique où l’animal « se saigne dans ses propres veines » du fait de l’augmentation brutale de la capacité du réseau veineux. On observe fréquemment des troubles importants de la coagulation sanguine.
On observe enfin, en cas d’effort musculaire important, une destruction des fibres musculaires ainsi qu’une insuffisance rénale aiguë. Le coup de chaleur provoque une nécrose des cellules ainsi que la destruction de leurs structures ; en effet, les organes s’endommagent gravement dès 42°8.
Le bouledogue français ayant l’habitude de respirer assez fort à cause de sa dyspnée naturelle, il est difficile de déterminer à partir de quel moment le simple halètement se transforme en difficulté respiratoire. Toutefois, chaque fois que le chien a un halètement important avec salivation importante et une température corporelle élevée (autour de 40°), il faut penser au coup de chaleur.
On observe par la suite, et en l’absence de traitement, une diminution de la vigilance, puis un abattement passant parfois par une phase d’agitation, enfin, une prostration pouvant aller jusqu’à la perte de connaissance. Il peut y avoir vomissement de sang et diarrhée, taches rouges à sombres sur la peau ou les muqueuses, puis arrêt de la diurèse, pour finir par un coma et un arrêt respiratoire.
La première chose à faire lorsqu’un bouledogue français est victime d’un coup de chaleur, c’est de mettre tout en œuvre pour abaisser la température corporelle et surtout provoquer un resserrement des vaisseaux sanguins périphériques. Ce refroidissement doit être rapide et brutal ; tous les moyens sont bons : douche froide, glaçons sur le crâne, etc.
Il n’y a aucun risque à refroidir le bouledogue brusquement et notamment aucune hydrocution possible. Il est conseillé, également, d’appliquer des compresses d’alcool sur les coussinets, les aisselles et éventuellement le museau. Il ne faut pas sous-estimer les conséquences possibles d’un coup de chaleur, même en phase de début, et il faut agir de façon rapide et efficace.
Quand un coup de chaleur est installé, le simple fait de refroidir l’animal de façon externe n’est pas toujours suffisant, et on peut considérer qu’il s’agit d’une mesure d’urgence, en attendant d’arriver chez le vétérinaire le plus proche. Le chien doit rapidement être admis dans une unité de soins intensifs et placé sous perfusion pour le réhydrater. Des corticoïdes à action rapides doivent être utilisés à hautes doses et par voie intraveineuse pour lutter contre un œdème cérébral. Les troubles de la coagulation doivent être contrôlés. Dans certains cas, des troubles rénaux peuvent apparaître, nécessitant la réalisation d’une dialyse durant quelques jours.
1) Ne pas laisser votre bouledogue dans une voiture où la température peut atteindre des sommets insupportables.
2) Penser que le soleil tourne et que le véhicule, à l’ombre quand vous le quittez, peut se trouver en plein soleil quelques instants plus tard.
3) Ayez toujours dans le coffre de votre voiture un bidon d’eau que permettra d’abreuver l’animal ou de le mouiller ainsi qu’une serviette de toilette pour la mouiller et la mettre sur le corps de l’animal.
4) Laissez toujours de l’eau à la portée de votre chien.
Si votre bouledogue français présente les symptômes décrits plus haut, refroidissez-le le plus vite possible par tous les moyens (douches, bains, glaçons) et conduisez-le rapidement chez le vétérinaire si la situation ne se normalise pas très vite
Ayez toujours à l’esprit que le bouledogue francais est un animal très attaché à son maître et très sensible à tout stress qui l’éloigne de celui-ci et le confine dans un espace restreint (cage de transport, séjour en clinique vétérinaire, etc.) même en l’absence d’un problème de température élevée et d’humidité.
LE PROLAPSUS DE LA GLANDE NICTITANTE (appelé improprement « Glande de Harder »)
C'est une affection fréquente chez le jeune animal, avec une prédisposition marquée chez certaines races, et notamment les brachycéphales auquel notre bouledogue français appartient. Improprement appelée « glande de Harder », cette affection se traduit par l'apparition, au niveau de l'il, d'une masse arrondie et rouge à l'angle interne. Il est possible, par un mouvement de doigts, de remettre cette glande en place mais on remarque qu'elle a tendance à réapparaître et la question du traitement à entreprendre peut se poser.
Un consensus s'est développé depuis quelques année en ophtalmologie vétérinaire : il ne faut pas, en cas de prolapsus, réséquer la glande nictitante au risque de voir apparaitre un kératite. Il convient de préserver au maximum cette glande par des techniques chirurgicales de remise en place.
Deux techniques sont aujourd'hui
pratiquées avec des résultats identiques.
Traitement médical
Les collyres anti-inflammatoires
antibiotiques ne font que réduire dans certains cas la taille de
la glande mais ne permettent pas sa mise en place ; ils sont donc palliatifs
mais en aucun cas curatifs.
Il est acquise que la glande nictitante intervient pour 20 à 60 % dans la secrétion de la phase acqeuse des larmes et, chez des races prédisposées (dont notre bouledogue fait partie) elle peut provoquer une insuffisance lacrymales se manifestant plusieurs années après l'intervention.
Une étude menée a permis de mettre en évidence que, en cas d'exérèse, presque la moitié des chiens va présenter une insuffisance lacrymale contre seulement 14 % chez un chien pour lequel la pratique de l'enfouissement aura été préférée.
Il est donc clair que le traitement chirurgical de choix est la remise en place de la glande nictitante.
On distingue :
1) la technique de fixation au périoste
2) la technique par enfouissement
dans les deux techniques, un traitement antibiotique est instauré pendant quelques semaines.
Ces deux techniques donnent sensiblement les mêmes résultats, à savoir 75 à 79 pour cent de résultats satisfaisants.
Il semble toutefois que dans les races brachycéphales comme le bouledogue ainsi que dans les races de petit format, la technique par suture au périoste orbitaire (tour de l'oeil) donne de meilleurs résultats alors que chez les races molossoïdes, la technique par enfouissement soit préférable.
Dans tous les cas, l'avis est unanime
pour constater une diminution de la mobilité de la membrane nictitante
quelle que soit la technique utilisée.
LA DÉMODÉCIE
La démodécie est une maladie de la peau touchant le chien et due à l'infestation des follicules pileux par un parasite. Ce parasite est un acarien microscopique qui a une forme allongée, et qui est appelé Demodex canis.
Cette maladie touche particulièrement les jeunes chiens qui sont contaminés durant les premiers mois de leur vie, par contact avec la mère lors de l'allaitement. Une contamination extérieure et après le départ du chiot de l'élevage est également possible et c'est la raison pour laquelle, dans le cadre d'un contentieux entre acheteur et vendeur, il est difficile au premier d'établir l'antériorité de la maladie par rapport à la vente.
La plupart des chiens adultes sont infestés par ce parasite mais n'expriment aucun signe clinique. Seuls, les chiens ayant un système immunitaire peu performant ou déficient expriment des signes visibles. La maladie survient chez le chiot entre deux mois et un an.
Des chiens âgés peuvent également être touchés par cette maladie pour la même raison que les chiots, à savoir un système immunitaire déficient soit en raison de l'âge soit secondairement à une autre maladie.
Certaines races sont prédisposées à cette maladie et le bouledogue français n'en fait pas partie bien que des cas isolés puissent survenir.
Cette maladie n'a pas la gravité qu'on lui a prêté il y a quelques années. Tous les chiots, dès lors qu'ils ne sont plus protégés par le colostrum de la mère, pendant la période où ils n'ont pas constitué toutes leurs défenses immunitaires, connaissent un état de fragilité qui peut s'exprimer par des problèmes de peau au rang desquels on peut citer la démodécie, cette maladie étant cependant la plus sérieuse.
Il est important de distinguer la démodécie juvénile qui concerne le chiot jusqu'à deux ans et qui est parfaitement curable de la démodécie généralisée de l'adulte qui, seule, est héréditaire et peut, dans certains cas, engager le pronostic vital du chien.
En cas de démodécie juvénile, il est vain d'en rendre l'éleveur responsable car il s'agit d'une pathologie courante qui n'est pas transmise pas la mère contrairement à la démodécie généralisée et suppurée. La première n'est pas supposée avoir existé avant la vente.
Cette pathologie se caractérise par des pertes de poils, soit circonscrites, soit étendues ainsi que des pellicules. Parfois, la démodécie est aggravée par une surinfection bactérienne de la peau connue sous le nom de pyodémodécie qui est une démodécie associée à une pyodermite. Il existe donc deux formes de démodécie :
1) la démodécie sèche : elle peut être soit très localisée (espaces inter-digités, face, notamment autour des yeux) soit très disséminée ; en général il n'y a aucune démangeaison. Une séborrhée dégageant une odeur rance apparaît ensuite ;
2) la démodécie
suppurée : c'est à l'évidence une forme grave de
la démodécie sèche qui se complique d'une infection
cutanée bactérienne très importante. On observe une
pyodermite profonde dont l'origine est une infection par staphylocoques.
La peau devient suintante et se couvre de croûtes ; on note alors
d'importantes démangeaisons. La maladie peut même avoir des
répercussions sur l'état général du chien
qui devient abattu, amaigri et peut même en mourir.
Il est simple
et repose sur la réalisation de raclages cutanés mis sous
lame de scalpel qui permet d'observer les parasites.
Cette maladie restée longtemps redoutable car sans traitement peut, à présent, se combattre par deux moyens.
Il faut soit donner des comprimés actifs contre le demodex soit réaliser des bains acaricides détruisant le parasite (Amitraz). La durée du traitement est longue et coûteuse. Il faut prévoir entre deux et quatre mois pour espérer une guérison complète.
Les récidives sont peu fréquentes mais les chiennes en chaleur ou en gestation peuvent présenter des récidives. Il est vivement recommandé de les retirer de la reproduction afin d'éviter qu'elles transmettent les parasites aux chiots.
Toute surinfection bactérienne doit être traité par antibiotique. Il est conseillé de faire pratiquer un antibiogramme afin de rechercher les bactéries ainsi que les antibiotiques auxquels elles sont sensibles.
Cette maladie n'est pas transmissible
à l'homme.
L'HERPÈS VIROSE CANINE
(Compte rendu d'une conférence qui a eu lieu à l'école Vétérinaire d'Alfort)
L’herpès
virose est une maladie contagieuse due à la présence d’un herpès virus spécifique du chien (CHIV), se traduisant cliniquement
par de la mortalité néonatale ainsi que des troubles au
niveau de la reproduction (avortement ou infertilité) ou des épisodes
de toux de chenil.
En France, près de 50 % des éleveurs hébergent, sans
le savoir, des sujets reproducteurs atteints d’herpès virose
canine. Présente partout dans le monde, elle est une source de
préoccupation des éleveurs.
Les animaux les plus sensibles sont les femelles gestantes en fin de gestation ainsi que les chiots de moins de trois semaines. Tous les chiens peuvent
en être atteints dès lors que leur organisme est soumis à
un stress comme la malnutrition, des transports traumatisants ou la surpopulation
en élevage canin ainsi que des variations de température
importantes. On peut également citer l’administration de
corticoïdes.
Cette maladie a un côté particulièrement sournois
car elle est, la plupart du temps, inapparente et a pour conséquence
que de nombreux animaux, apparemment sains, sont contaminés bien
que ne développant pas la maladie.
Les
symptômes
Le virus, bien qu’il puisse toucher les chiens de tout âge,
ne s’exprime cliniquement que chez le chiot de moins de trois semaines
ou chez des reproducteurs qui présentent des troubles de la reproduction.
• Chez l’adulte
Les symptômes sont extrêmement discrets et le plus souvent
inapparents puisqu’ils se traduisent par des lésions papulo-vésiculeuses
transitoires sur l’appareil génital externe. Ils peuvent
se traduire également par des douleurs à la saillie dues
à la présence des lésions ainsi que des épisodes
d’infertilité de moins en moins caractéristiques selon
la parité.
• Chez le chiot
Ce sont les signes digestifs qui apparaissent en premier. Les selles sont
peu abondantes, sans odeur particulière et verdâtres. Des vomissements peuvent apparaître mais le chiot semble bien portant
avec un appétit normal puis, brutalement, il souffre de fortes
douleurs au niveau de l’abdomen. Ensuite, ses mouvements deviennent
non coordonnés et il perd l’équilibre. La mort survient
entre 24 h et 48 h après la naissance, parfois 4 à 5 jours
plus tard.
Lorsque le chiot est plus âgé ou s'il s'agit un adulte, peut
s’installer 48 h après l’infection par voir oro-nasale,
une rhinite ou une pharyngite sans fièvre qui guérit généralement
de façon spontanée au bout d’une ou deux semaines.
Enfin, on observe plus rarement des troubles oculaires (kératite,
irido-cyclite).
Tout épisode
de mort néonatale dans les premiers jours de la vie des chiots
doit faire penser à une primo infection herpétique. Le diagnostic
n’est toutefois pas aisé du fait que de nombreux infectés
latents sont séronégatifs. Un problème d’infertilité ou de faible prolificité en élevage doit inclure l’hypothèse
d’une infection de l’élevage par le CHIV ; les lésions
génitales sur des reproducteurs doivent être examinées
avec soin de même qu’un syndrome de toux de chenil peut également
orienter vers une suspicion d’herpès.
À l’autopsie, des foyers hémorragiques sur les poumons peuvent signer un diagnostic d’herpès.
Diagnostic de certitude
• Sur
les adultes
Un examen des muqueuses vaginales ou prépuciales ainsi qu’un prélèvement de sperme peuvent donner des certitudes.
• Sur
les chiots
L’isolement du virus est très délicat et n’est
possible que si les prélèvement ont lieu dans les deux heures
qui suivent la mort du chiot.
Pronostic
Il s’améliore avec l’âge du chiot. Ceux qui en
réchappent peuvent garder des séquelles rénales,
pulmonaires ou nerveuses. Pour la lice reproductrice, lors d’une
gestation suivante, les anticorps colostraux peuvent protéger les
chiots de la maladie mais pas du portage et de la ré-excrétion
virale.
Traitement
Il est illusoire chez le chiot, une fois la maladie déclarée
mais, pour les chiots à risque, l’éleveur pourra,
dès la naissance, tenter de les sécher pour réduire
la baisse de température liée à l’évaporation
du liquide amniotique ou au léchage de la mère et surtout,
maintenir les chiots dans une couveuse à forte hygrométrie
entre les tétées (ou sous une lampe chauffante).
Il faut en effet, dans la mesure où le virus ne survit pas à
partir d’une certaine température, maintenir impérativement
le chiot au dessus de 37° tout en sachant que la réplication
virale est maximale entre 35° et 36° ; La température des
locaux doit être maintenue à la naissance à 31°
et baissée régulièrement jusqu’à 22°C
vers la troisième semaine.
Lorsque le chiot est atteint d’hypothermie, un passage de trois
heures à l’incubateur (38°7) avec une hygrométrie
supérieure à 80 % obtenue en y plaçant un verre rempli
d’eau, permet d’éviter la paralysie intestinale et
le rejet par la mère ; le gavage à la sonde oesophagienne
doit, pour cette raison toujours suivre le réchauffement et non
le précéder.
Prévention
Le virus est extrêmement fragile dans le milieu extérieur et sensible
à tous les désinfectants.
Les infections concomitantes comme les diarrhées virales ou la
toux de chenil sont connues pour leur rôle favorisant l’extension
de la maladie. La dissémination virale par voie aérienne,
bien que mineure, est difficile à contrôler.
La prévention de la transmission vénérienne reste
délicate. En effet le fait que l’étalon soit séronégatif
ne prouve pas formellement qu’il n’ait jamais été
en contact avec le virus. En revanche, une séropositivité
atteste de façon formelle du portage latent.
Au moment de la saillie une sage précaution consiste à extérioriser
complètement les bulbes érectiles hors du fourreau afin
de vérifier l’absence de lésions papuleuses et éviter
d’utiliser pour la reproduction un étalon qui présenterait
des douleurs génitales ou des troubles respiratoires.
Les inséminations artificielles diminuent le risque de transmission
mâle/femelle sans les supprimer totalement. En revanche, elles suppriment
totalement le risque femelle/mâle puisque le contact de muqueuse
à muqueuse est alors supprimé.
La désinfection de l’appareil génital des partenaire
s’avère également assez décevante car elle
n’atteint pas tous les virus et risque de s’avérer
spermicide. Il est toutefois conseillé d’utiliser un produit
d’hygiène non spermicide. Il est également conseillé
d’isoler les lices trois semaines avant et trois semaines après
la mise-bas dans une maternité qui sera traitée, à
cette occasion comme une quarantaine.
Les tentatives
de vaccination se sont longtemps soldées par des échecs
du fait que le virus était trop faiblement immunogène mais,
très récemment, un vaccin a été mis au point
; il s’agit d’un vaccin un peu particulier qui ne s’applique
que sur les chiennes en reproduction et qui n’est disponible que
sur le marché européen. Il s’agit d’un vaccin
à sous-unités virales purifiées.
Ce vaccin induit une séroconversion chez la chienne gestante avec
un pic d’anticorps neutralisant le CHIV au moment de la mise-bas.
Ce vaccin se fait 10 jours avant ou après la saillie puis 10 jours
avant la mise-bas et permet de protéger les chiots nouveau-nés
par l’intermédiaire des anticorps colostraux d’origine
maternelle mais il doit être répété pour chaque
épisode de reproduction.
Il protège en fait le chiot, grâce au renforcement des anticorps
maternels contenus dans le colostrum, et lui permet de passer la période
où le risque est maximal, c’est à dire les premiers
jours de la naissance.
Ce vaccin est également utilisable dans les élevage infectés
pour stimuler l’immunité naturelle des chiennes en période
de réactivation virale (chaleurs, mises-bas).
En conclusion
Il est couramment admis qu’il serait illusoire et inutile d’écarter
tous les sujets susceptibles d’être contaminés par
le virus de l’herpès virose d’autant plus que le statut
sérologique des chiens n’est pas facile à établir.
Il est préférable de surveiller les chiots à risques
dès leur naissance en maintenant une température de 37°
et de pratiquer l’insémination artificielle de façon
systématique.
Par ailleurs, le vaccin récemment mis sur le marché constitue
une avancée pour faire sortir du cauchemar un certain nombre d’élevages
confronté à ce virus même si son éradication
est absolument impossible et qu’il faut l’intégrer
dans le paysage de l'élevage.
LA LUXATION DE LA ROTULE
La luxation médiale de la rotule est fréquemment observée dans
les races naines ou moyenne (inférieures à 15 kilos) et
fait partie des affections héréditaires les plus fréquemment
observées chez le chien. Elle est souvent congénitale et rarement traumatique. Elle se manifeste par une position anormale de la rotule qui se trouve en position médiale et hors de la trochlée.
Les études menées sur cette affection démontrent
qu’elle touche davantage les femelles que les mâles.
Les symptômes
apparaissent très tôt et, s’ils peuvent paraître
absents à la naissance, les causes anatomiques et fonctionnelles
sont déjà présentes. Il s’agit donc d’une
affection congénitale. Par ailleurs la fréquence élevée
de la luxation de la rotule rencontrée dans certaines races (dont
le bouledogue français) fait que cette affection est considérée
comme héréditaire. Le mode de transmission serait de type
autosomique récessif ou polygénique.
Les signes cliniques sont d’intensité variable selon la gravité de la luxation et son caractère unilatéral ou bilatéral. Il semble que les animaux faiblement atteints marchent avec les postérieurs légèrement fléchis, la flexion s’aggravant avec la gravité de la luxation. Selon les cas, la rotule peut se trouver dans sa position anatomique, la luxation se produisant peu fréquemment avec une réduction spontanée à l’extension mais elle peut également être luxée en permanence. Les lésions ligamentaires sont d’intensité variable.
On rencontre trois types de patients :
1) les nouveaux-nés et les chiots qui ont une démarche anormale
dès qu’ils commencent à marcher ; ils présentent
des lésions de degré 3 et 4.
2) Les jeunes adultes atteints de lésions de degré 2 ou
3 qui présentent des boiteries intermittentes.
3) Les animaux plus âgés avec une luxation de degré
1 ou 2, dont la boiterie apparaît brusquement.
Diagnostic
clinique
La recherche est effectuée en examinant une articulation du grasset en extension.
Dans les degrés 1 et 2, si la rotule est en place, on obtient sa
luxation en lui appliquant une pression latéro-médiale.
Dans les degrés 3 et 4, la rotule luxée est repérée
par palpation médialement à la trochlée. Dans ce
cas, la réduction quand elle est possible, est immédiatement
suivie d’une nouvelle luxation.
Il permet de
noter l’importance des déformations osseuses et la gravité
des éventuelles lésions dégénératives.
Traitement
Le traitement à mettre en place dépend de plusieurs paramètres
mais il est toujours chirurgical.
Le traitement chirurgical doit être entrepris le plus précocement
possible pour obtenir une rotule stable et sans contrainte excessive.
Techniques
chirurgicales
Elles sont
classées selon leur objectif :
- en l’absence de boiterie, les luxations de degré 1 ne passent
pas obligatoirement par la chirurgie. Mais il faut surveiller toute éventuelle
aggravation.
- les luxations de degré 4 présentes sur des animaux adultes sont associées à des lésions sévères.
Les traitements sont lourds et décevants.
- dans tous les autres cas, l’intervention doit avoir lieu le plus
précocement possible.
Le traitement chirurgical appliqué dans les degrés 1, 2,
3 permet d’obtenir de bons résultats.
Malgré
une fréquence élevée mais du fait qu’elle n’affecte
pas les chiens de travail et qu’elle se rencontre très peu
chez l’homme, cette affection ne bénéficie pas d’études
approfondies concernant son étiologie, son développement
et son caractère héréditaire.
Le club du bouledogue français se préoccupe de cette affection
et envisage de faire des contrôles systématiques sur les
géniteurs.
L’acquéreur d’un chien atteint de
cette affection peut demander l’annulation de vente pour vice caché
sur la base de l’article 1641 du Code Civil puisque cette affection
ne fait pas partie des vices rédhibitoires prévus par le
Code Rural. Si cette action échoue, il pourrait invoquer le vice
du consentement. Dans ce dernier cas, il bénéficie d'une
prescription quinquénale alors que l'action doit être engagée
dans un bref délai s'il invoque les vices cachés de l'article
1641 du Code Civil.