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SOINS COURANTS


Le bouledogue français, qui est un chien à poils ras, ne nécessite que des soins minimums liés à l'hygiène habituellement requise pour un chien, quel qu'il soit, sauf à être vigilant sur les nombreuses rides profondes de sa tête et éventuellement de la zone caudale.

Ces plis doivent être nettoyés. On peut les enduire de vaseline s'ils ont tendance à être inflammatoires.

De la même façon il ne faut pas laisser la truffe sécher, ce qui favoriserait l'apparition de crevasses.

Les bains ne doivent pas être donnés avant six mois.

Le poil peut être brossé avec un gant ou une brosse en caoutchouc.

Les oreilles doivent être vérifiées et nettoyées avec un produit adéquat.

Les yeux seront nettoyés au sérum physiologique.

Les griffes doivent être coupées si le chien a peu d'activité et ne se les use pas naturellement, car des ongles trop longs pourraient le gêner dans sa marche et, éventuellement, lui déformer les aplombs.

Les parasites (puces, tiques, acariens, aoûtas) doivent faire l'objet de toute votre attention.

Le chiot doit être vermifugé tous les mois jusqu'à six mois puis tous les six mois ensuite.




LES POINTS FAIBLES DE LA RACE


Chaque race de chien a des caractéristiques morphologiques et génétiques différentes et, par voie de conséquence des fragilités différentes. Il est connu par exemple que, la croupe dite en "hors bord" du berger allemand favorise l'apparition de la dysplasie, que certaines races sont sujettes aux pathologies cardiaques et d'autres encore à la surdité, etc.

Le bouledogue français ne fait pas exception à cette règle. Aussi, chaque fois qu'un chiot quitte l'élevage, il est remis, outre une notice d'élevage détaillée, un document indiquant de façon claire les fragilités de la race n'ayant pas un caractère héréditaire mais congénital la différence étant que certaines affections peuvent survenir nonobstant la sélection rigoureuse des géniteurs et leur absence de tares transmissibles. Ils peuvent également survenir en raison d'un type marqué toujours recherché pourtant par les amateurs de beaux sujets !
 

 1) les problèmes respiratoires

Ils sont plus fréquents dans les races dites « brachycéphales » comme le bouledogue c'est-à-dire avec un crâne raccourci, un faciès plat à caractère humain particulièrement apprécié.

Les vomissements, les ronflements, sont également à mettre en relation avec cette caractéristique morphologique. Ceci ne signifie pas que tous les bouledogues développent ces symptômes et il appartient aux éleveurs d'éviter de rechercher des sujets trop typés, même si ce sont ces mêmes sujets qui sont les plus appréciés par ceux qui souhaitent participer à des expositions canines ou même par les particuliers séduits par ce chien à tête "humanoïde".

On ne peut pas supprimer totalement le risque sans supprimer le type du chien qui fait son charme et justifie votre choix ! d'où le paradoxe : faut-il chercher à produire des chiens longs et sans type pour diminuer les risques respiratoires et de hernie discale qui constitue la seconde fragilité ?
 

 2) les anomalies vertébrales

Le dos du bouledogue présente une caractéristique typique de la race. En effet le standard précise que « La ligne du dessus se relève progressivement au niveau du rein pour descendre rapidement vers la queue. Cette forme qui doit être très recherchée a pour cause le rein court ».

Cette caractéristique qui s'oppose à un dos droit, fréquent dans d'autres races et qui serait un défaut pour le bouledogue, a pour conséquence que certains d'entre eux peuvent être atteints d'anomalies vertébrales en plus ou moins grand nombre et au rang desquelles on peut citer les hémi-vertèbres et les vertèbres en aile de papillon.

La plupart du temps, ces quelques éventuelles anomalies sont sans conséquence sur la santé du bouledogue mais un excès d'anomalie accroît le risque de hernie discale, pathologie grave qui entraîne, faute d'une intervention rapide (c'est une urgence vétérinaire) une paralysie définitive du chien, d'où l'intérêt de ménager le dos du bouledogue en lui évitant de monter et descendre les escaliers de façon répétitive et fréquente.

Le club de race est particulièrement sensible, sinon à l'éradication, du moins à la limitation de ces anomalies et conduit, depuis plusieurs années, une étude qui passe par la constitution d'une base de données à partir d'un dépistage des anomalies vertébrales obligatoires pour qu'un chien puisse accéder aux cotations élevées qui valorisent les reproducteurs. L'élevage du Bois de Saint-Cyr participe à cette étude pour tous ses étalons.
 

 3) Les problèmes de peau

Les problèmes de peau sont plus fréquents sur les bouledogues à robe caille que sur les autres robes. Certains chiens peuvent développer des allergies cutanées aux puces, acariens, alimentation et dans certains cas des démodécies juvéniles parfaitement curables et dues à un parasite opportuniste dénommé demodex canis.

Le fait de trouver des démodex sur une peau malade ne signifie toutefois pas que le chien est atteint de démodécie ; les affections de peau ont des origines diverses.

Malgré ce quelques fragilités, on peut dire que la moyenne de vie d'un bouledogue est comprise entre 10 et 15 ans et que la plupart, sauf accident, atteignent allègrement l'âge de 10 ans sans avoir rencontré les pathologies exposées ci-dessus.

Nous remarquons que certains vétérinaires sont particulièrement alarmistes et annoncent d'emblées, pour un problème de peau parfois passager, des maladies incurables comme la démodécie alors qu'il s'agit, la plupart du temps d'une allergie simple due au dépassement du seuil de tolérance d'un cumul d'allergies (par exemple allergie aux acariens + puces + pollution des villes ou pollens + intolérance aux protéines de boeufs etc.).

L'élevage reproduit avec des sujets totalement sains mais nos chiens vivent à la campagne et sont souvent à l'extérieur lorsque le temps le permet. Ainsi, ils sont sans doute moins exposés à la pollution des villes ou aux acariens.

L'élevage est une tâche difficile ; travailler sur des êtres vivants comporte beaucoup d'incertitudes dans la mesure où, même l'éleveur porté vers l'excellence, peut se trouver confronté à des situations dont il n'a pas la maîtrise totale. Tout acquéreur doit donc prendre en compte que l'animal n'est pas un « produit fini » et que, quels que soient les efforts de sélection mis en oeuvre pour produire des chiens dans le type, avec un bon caractère et une bonne santé, des problèmes peuvent survenir.

Un bon éleveur est à l'écoute de son client durant toute la vie du chien et, en cas de problème, tenter de le résoudre à l'amiable est toujours plus efficace que de brandir les ressources du droit. Il est impossible de traiter les problèmes liés à la santé d'un chien comme on le ferait avec des objets inertes.




LE COUP DE CHALEUR

Le chien est un mammifère dit homéotherme car son organisme reste toujours à la même température. Son métabolisme contrôle la température interne et le maintient autour de 39 °C.

En dessous de cette température, le chien est en hypothermie, ce qui arrive en cas d’état de choc, intoxication ou hémorragie. Au-dessus, il est en hyperthermie et c’est ce qui arrive dans le cas du coup de chaleur.

Le coup de chaleur est une affection gravissime avec un pronostic péjoratif si un traitement n’est pas rapidement entrepris.

Le chien n’a pas, comme l’homme, la possibilité de se refroidir par sudation car il ne possède des glandes sudipares qu’entre les doigts, et le peu de sueur qu’il produit est insuffisant pour abaisser sa température corporelle. Il ne lui reste que le halètement qui permet de réguler la température interne par élimination de vapeur d’eau. Plus le taux d’humidité est élevé et moins ce mécanisme régulateur est efficace. C’est la raison pour laquelle les temps chauds et humides sont particulièrement difficiles à supporter pour le chien.

Il existe certains facteurs de risques et il est un fait que les races brachycéphales comme notre bouledogue sont particulièrement exposées. S’ajoutent à cette caractéristique morphologique le fait que le chien ait un âge avancé, qu’il soit en mauvaise condition physique, obèse ou atteint de certaines maladies cardio-vasculaires, respiratoires, neurologiques ou endocriniennes.

Il ne faut cependant pas oublier que tous les chiens risquent un coup de chaleur dans les circonstances décrites ci-après.
Vodoo du Bois de Saint-Cyr
Animation créée par Emmanuelle, propriétaire de Vodoo du Bois de Saint-Cyr Merci de ne pas piller
cette animation
 
 Circonstances d'apparition du coup de chaleur

Le coup de chaleur ne survient que lorsque les mécanismes qui régulent la température corporelle de l’animal sont saturés. Cette saturation survient soit si l’animal fournit un effort très violent, faisant face à une importante production de chaleur alors que la température extérieure et le taux d’hygrométrie sont trop élevés, soit, en dehors de tout effort, si ses capacités de régulation thermique sont dépassées.

C’est exactement ce qui arrive quand le chien est dans une voiture, exposé au soleil, surtout si les vitres sont fermées. Par l’effet de serre, la température peut atteindre des grandeurs très importantes et fatales à l’animal. Mais, chez le bouledogue, le coup de chaleur peut survenir en dehors de ces circonstances extrêmes et également à la suite d’un stress, d’une angoisse prolongée qui entraînent les mêmes conséquences que le coup de chaleur (chien maintenu dans une cage alors qu’il n’a pas l’habitude, etc.).
 

 Mécanismes du coup de chaleur

Les conséquences d’une soudaine élévation de la température sont nombreuses. L’état de congestion cérébrale est l’élément dominant. Elle entraîne un état de choc vasoplégique où l’animal « se saigne dans ses propres veines » du fait de l’augmentation brutale de la capacité du réseau veineux. On observe fréquemment des troubles importants de la coagulation sanguine.

On observe enfin, en cas d’effort musculaire important, une destruction des fibres musculaires ainsi qu’une insuffisance rénale aiguë. Le coup de chaleur provoque une nécrose des cellules ainsi que la destruction de leurs structures ; en effet, les organes s’endommagent gravement dès 42°8.
 

 Comment reconnaître un coup de chaleur

Le bouledogue français ayant l’habitude de respirer assez fort à cause de sa dyspnée naturelle, il est difficile de déterminer à partir de quel moment le simple halètement se transforme en difficulté respiratoire. Toutefois, chaque fois que le chien a un halètement important avec salivation importante et une température corporelle élevée (autour de 40°), il faut penser au coup de chaleur.

On observe par la suite, et en l’absence de traitement, une diminution de la vigilance, puis un abattement passant parfois par une phase d’agitation, enfin, une prostration pouvant aller jusqu’à la perte de connaissance. Il peut y avoir vomissement de sang et diarrhée, taches rouges à sombres sur la peau ou les muqueuses, puis arrêt de la diurèse, pour finir par un coma et un arrêt respiratoire.
 

 Les gestes qui sauvent

La première chose à faire lorsqu’un bouledogue français est victime d’un coup de chaleur, c’est de mettre tout en œuvre pour abaisser la température corporelle et surtout provoquer un resserrement des vaisseaux sanguins périphériques. Ce refroidissement doit être rapide et brutal ; tous les moyens sont bons : douche froide, glaçons sur le crâne, etc.

Il n’y a aucun risque à refroidir le bouledogue brusquement et notamment aucune hydrocution possible. Il est conseillé, également, d’appliquer des compresses d’alcool sur les coussinets, les aisselles et éventuellement le museau. Il ne faut pas sous-estimer les conséquences possibles d’un coup de chaleur, même en phase de début, et il faut agir de façon rapide et efficace.

 Le traitement médical du coup de chaleur

Quand un coup de chaleur est installé, le simple fait de refroidir l’animal de façon externe n’est pas toujours suffisant, et on peut considérer qu’il s’agit d’une mesure d’urgence, en attendant d’arriver chez le vétérinaire le plus proche. Le chien doit rapidement être admis dans une unité de soins intensifs et placé sous perfusion pour le réhydrater. Des corticoïdes à action rapides doivent être utilisés à hautes doses et par voie intraveineuse pour lutter contre un œdème cérébral. Les troubles de la coagulation doivent être contrôlés. Dans certains cas, des troubles rénaux peuvent apparaître, nécessitant la réalisation d’une dialyse durant quelques jours.
 

 Comment éviter le coup de chaleur ?

1) Ne pas laisser votre bouledogue dans une voiture où la température peut atteindre des sommets insupportables.

2) Penser que le soleil tourne et que le véhicule, à l’ombre quand vous le quittez, peut se trouver en plein soleil quelques instants plus tard.

3) Ayez toujours dans le coffre de votre voiture un bidon d’eau que permettra d’abreuver l’animal ou de le mouiller ainsi qu’une serviette de toilette pour la mouiller et la mettre sur le corps de l’animal.

4) Laissez toujours de l’eau à la portée de votre chien.
 

 Comment faire face au coup de chaleur ?

Si votre bouledogue français présente les symptômes décrits plus haut, refroidissez-le le plus vite possible par tous les moyens (douches, bains, glaçons) et conduisez-le rapidement chez le vétérinaire si la situation ne se normalise pas très vite

Ayez toujours à l’esprit que le bouledogue francais est un animal très attaché à son maître et très sensible à tout stress qui l’éloigne de celui-ci et le confine dans un espace restreint (cage de transport, séjour en clinique vétérinaire, etc.) même en l’absence d’un problème de température élevée et d’humidité.





LE PROLAPSUS DE LA GLANDE NICTITANTE (appelé improprement « Glande de Harder »)


C'est une affection fréquente chez le jeune animal, avec une prédisposition marquée chez certaines races, et notamment les brachycéphales auquel notre bouledogue français appartient. Improprement appelée « glande de Harder », cette affection se traduit par l'apparition, au niveau de l'œil, d'une masse arrondie et rouge à l'angle interne. Il est possible, par un mouvement de doigts, de remettre cette glande en place mais on remarque qu'elle a tendance à réapparaître et la question du traitement à entreprendre peut se poser.

Un consensus s'est développé depuis quelques année en ophtalmologie vétérinaire : il ne faut pas, en cas de prolapsus, réséquer la glande nictitante au risque de voir apparaitre un kératite. Il convient de préserver au maximum cette glande par des techniques chirurgicales de remise en place.

Deux techniques sont aujourd'hui pratiquées avec des résultats identiques.
 

Traitement médical

Les collyres anti-inflammatoires antibiotiques ne font que réduire dans certains cas la taille de la glande mais ne permettent pas sa mise en place ; ils sont donc palliatifs mais en aucun cas curatifs.
 

 Traitement chirurgical

Il est acquise que la glande nictitante intervient pour 20 à 60 % dans la secrétion de la phase acqeuse des larmes et, chez des races prédisposées (dont notre bouledogue fait partie) elle peut provoquer une insuffisance lacrymales se manifestant plusieurs années après l'intervention.

Une étude menée a permis de mettre en évidence que, en cas d'exérèse, presque la moitié des chiens va présenter une insuffisance lacrymale contre seulement 14 % chez un chien pour lequel la pratique de l'enfouissement aura été préférée.

Il est donc clair que le traitement chirurgical de choix est la remise en place de la glande nictitante.

On distingue :

1) la technique de fixation au périoste
2) la technique par enfouissement

dans les deux techniques, un traitement antibiotique est instauré pendant quelques semaines.

Ces deux techniques donnent sensiblement les mêmes résultats, à savoir 75 à 79 pour cent de résultats satisfaisants.

Il semble toutefois que dans les races brachycéphales comme le bouledogue ainsi que dans les races de petit format, la technique par suture au périoste orbitaire (tour de l'oeil) donne de meilleurs résultats alors que chez les races molossoïdes, la technique par enfouissement soit préférable.

Dans tous les cas, l'avis est unanime pour constater une diminution de la mobilité de la membrane nictitante quelle que soit la technique utilisée.




LA DÉMODÉCIE


La démodécie est une maladie de la peau touchant le chien et due à l'infestation des follicules pileux par un parasite. Ce parasite est un acarien microscopique qui a une forme allongée, et qui est appelé Demodex canis.

Cette maladie touche particulièrement les jeunes chiens qui sont contaminés durant les premiers mois de leur vie, par contact avec la mère lors de l'allaitement. Une contamination extérieure et après le départ du chiot de l'élevage est également possible et c'est la raison pour laquelle, dans le cadre d'un contentieux entre acheteur et vendeur, il est difficile au premier d'établir l'antériorité de la maladie par rapport à la vente.

La plupart des chiens adultes sont infestés par ce parasite mais n'expriment aucun signe clinique. Seuls, les chiens ayant un système immunitaire peu performant ou déficient expriment des signes visibles. La maladie survient chez le chiot entre deux mois et un an.

Des chiens âgés peuvent également être touchés par cette maladie pour la même raison que les chiots, à savoir un système immunitaire déficient soit en raison de l'âge soit secondairement à une autre maladie.

Certaines races sont prédisposées à cette maladie et le bouledogue français n'en fait pas partie bien que des cas isolés puissent survenir.

Cette maladie n'a pas la gravité qu'on lui a prêté il y a quelques années. Tous les chiots, dès lors qu'ils ne sont plus protégés par le colostrum de la mère, pendant la période où ils n'ont pas constitué toutes leurs défenses immunitaires, connaissent un état de fragilité qui peut s'exprimer par des problèmes de peau au rang desquels on peut citer la démodécie, cette maladie étant cependant la plus sérieuse.

Il est important de distinguer la démodécie juvénile qui concerne le chiot jusqu'à deux ans et qui est parfaitement curable de la démodécie généralisée de l'adulte qui, seule, est héréditaire et peut, dans certains cas, engager le pronostic vital du chien.

En cas de démodécie juvénile, il est vain d'en rendre l'éleveur responsable car il s'agit d'une pathologie courante qui n'est pas transmise pas la mère contrairement à la démodécie généralisée et suppurée. La première n'est pas supposée avoir existé avant la vente.
 

Les symptômes de la démodécie

Cette pathologie se caractérise par des pertes de poils, soit circonscrites, soit étendues ainsi que des pellicules. Parfois, la démodécie est aggravée par une surinfection bactérienne de la peau connue sous le nom de pyodémodécie qui est une démodécie associée à une pyodermite. Il existe donc deux formes de démodécie :

1) la démodécie sèche : elle peut être soit très localisée (espaces inter-digités, face, notamment autour des yeux) soit très disséminée ; en général il n'y a aucune démangeaison. Une séborrhée dégageant une odeur rance apparaît ensuite ;

2) la démodécie suppurée : c'est à l'évidence une forme grave de la démodécie sèche qui se complique d'une infection cutanée bactérienne très importante. On observe une pyodermite profonde dont l'origine est une infection par staphylocoques. La peau devient suintante et se couvre de croûtes ; on note alors d'importantes démangeaisons. La maladie peut même avoir des répercussions sur l'état général du chien qui devient abattu, amaigri et peut même en mourir.
 

Le diagnostic de la maladie

Il est simple et repose sur la réalisation de raclages cutanés mis sous lame de scalpel qui permet d'observer les parasites.
 

Le traitement de la démodécie

Cette maladie restée longtemps redoutable car sans traitement peut, à présent, se combattre par deux moyens.

Il faut soit donner des comprimés actifs contre le demodex soit réaliser des bains acaricides détruisant le parasite (Amitraz). La durée du traitement est longue et coûteuse. Il faut prévoir entre deux et quatre mois pour espérer une guérison complète.

Les récidives sont peu fréquentes mais les chiennes en chaleur ou en gestation peuvent présenter des récidives. Il est vivement recommandé de les retirer de la reproduction afin d'éviter qu'elles transmettent les parasites aux chiots.

Toute surinfection bactérienne doit être traité par antibiotique. Il est conseillé de faire pratiquer un antibiogramme afin de rechercher les bactéries ainsi que les antibiotiques auxquels elles sont sensibles.

Cette maladie n'est pas transmissible à l'homme.
 




L'HERPÈS VIROSE CANINE

 

(Compte rendu d'une conférence qui a eu lieu à l'école Vétérinaire d'Alfort)


L’herpès virose est une maladie contagieuse due à la présence d’un herpès virus spécifique du chien (CHIV), se traduisant cliniquement par de la mortalité néonatale ainsi que des troubles au niveau de la reproduction (avortement ou infertilité) ou des épisodes de toux de chenil.

En France, près de 50 % des éleveurs hébergent, sans le savoir, des sujets reproducteurs atteints d’herpès virose canine. Présente partout dans le monde, elle est une source de préoccupation des éleveurs.

Les animaux les plus sensibles sont les femelles gestantes en fin de gestation ainsi que les chiots de moins de trois semaines. Tous les chiens peuvent en être atteints dès lors que leur organisme est soumis à un stress comme la malnutrition, des transports traumatisants ou la surpopulation en élevage canin ainsi que des variations de température importantes. On peut également citer l’administration de corticoïdes.

Cette maladie a un côté particulièrement sournois car elle est, la plupart du temps, inapparente et a pour conséquence que de nombreux animaux, apparemment sains, sont contaminés bien que ne développant pas la maladie.

 Les symptômes

Le virus, bien qu’il puisse toucher les chiens de tout âge, ne s’exprime cliniquement que chez le chiot de moins de trois semaines ou chez des reproducteurs qui présentent des troubles de la reproduction.

 • Chez l’adulte

Les symptômes sont extrêmement discrets et le plus souvent inapparents puisqu’ils se traduisent par des lésions papulo-vésiculeuses transitoires sur l’appareil génital externe. Ils peuvent se traduire également par des douleurs à la saillie dues à la présence des lésions ainsi que des épisodes d’infertilité de moins en moins caractéristiques selon la parité.

 • Chez le chiot

Ce sont les signes digestifs qui apparaissent en premier. Les selles sont peu abondantes, sans odeur particulière et verdâtres. Des vomissements peuvent apparaître mais le chiot semble bien portant avec un appétit normal puis, brutalement, il souffre de fortes douleurs au niveau de l’abdomen. Ensuite, ses mouvements deviennent non coordonnés et il perd l’équilibre. La mort survient entre 24 h et 48 h après la naissance, parfois 4 à 5 jours plus tard.

Lorsque le chiot est plus âgé ou s'il s'agit un adulte, peut s’installer 48 h après l’infection par voir oro-nasale, une rhinite ou une pharyngite sans fièvre qui guérit généralement de façon spontanée au bout d’une ou deux semaines. Enfin, on observe plus rarement des troubles oculaires (kératite, irido-cyclite).
 

 Diagnostic de suspicion

Tout épisode de mort néonatale dans les premiers jours de la vie des chiots doit faire penser à une primo infection herpétique. Le diagnostic n’est toutefois pas aisé du fait que de nombreux infectés latents sont séronégatifs. Un problème d’infertilité ou de faible prolificité en élevage doit inclure l’hypothèse d’une infection de l’élevage par le CHIV ; les lésions génitales sur des reproducteurs doivent être examinées avec soin de même qu’un syndrome de toux de chenil peut également orienter vers une suspicion d’herpès.

À l’autopsie, des foyers hémorragiques sur les poumons peuvent signer un diagnostic d’herpès.
 

 Diagnostic de certitude

 • Sur les adultes
Un examen des muqueuses vaginales ou prépuciales ainsi qu’un prélèvement de sperme peuvent donner des certitudes.

 • Sur les chiots
L’isolement du virus est très délicat et n’est possible que si les prélèvement ont lieu dans les deux heures qui suivent la mort du chiot.
 

Pronostic

Il s’améliore avec l’âge du chiot. Ceux qui en réchappent peuvent garder des séquelles rénales, pulmonaires ou nerveuses. Pour la lice reproductrice, lors d’une gestation suivante, les anticorps colostraux peuvent protéger les chiots de la maladie mais pas du portage et de la ré-excrétion virale.


Traitement

Il est illusoire chez le chiot, une fois la maladie déclarée mais, pour les chiots à risque, l’éleveur pourra, dès la naissance, tenter de les sécher pour réduire la baisse de température liée à l’évaporation du liquide amniotique ou au léchage de la mère et surtout, maintenir les chiots dans une couveuse à forte hygrométrie entre les tétées (ou sous une lampe chauffante).

Il faut en effet, dans la mesure où le virus ne survit pas à partir d’une certaine température, maintenir impérativement le chiot au dessus de 37° tout en sachant que la réplication virale est maximale entre 35° et 36° ; La température des locaux doit être maintenue à la naissance à 31° et baissée régulièrement jusqu’à 22°C vers la troisième semaine.

Lorsque le chiot est atteint d’hypothermie, un passage de trois heures à l’incubateur (38°7) avec une hygrométrie supérieure à 80 % obtenue en y plaçant un verre rempli d’eau, permet d’éviter la paralysie intestinale et le rejet par la mère ; le gavage à la sonde oesophagienne doit, pour cette raison toujours suivre le réchauffement et non le précéder.


 Prévention

Le virus est extrêmement fragile dans le milieu extérieur et sensible à tous les désinfectants.

Les infections concomitantes comme les diarrhées virales ou la toux de chenil sont connues pour leur rôle favorisant l’extension de la maladie. La dissémination virale par voie aérienne, bien que mineure, est difficile à contrôler.

La prévention de la transmission vénérienne reste délicate. En effet le fait que l’étalon soit séronégatif ne prouve pas formellement qu’il n’ait jamais été en contact avec le virus. En revanche, une séropositivité atteste de façon formelle du portage latent.

Au moment de la saillie une sage précaution consiste à extérioriser complètement les bulbes érectiles hors du fourreau afin de vérifier l’absence de lésions papuleuses et éviter d’utiliser pour la reproduction un étalon qui présenterait des douleurs génitales ou des troubles respiratoires.

Les inséminations artificielles diminuent le risque de transmission mâle/femelle sans les supprimer totalement. En revanche, elles suppriment totalement le risque femelle/mâle puisque le contact de muqueuse à muqueuse est alors supprimé.

La désinfection de l’appareil génital des partenaire s’avère également assez décevante car elle n’atteint pas tous les virus et risque de s’avérer spermicide. Il est toutefois conseillé d’utiliser un produit d’hygiène non spermicide. Il est également conseillé d’isoler les lices trois semaines avant et trois semaines après la mise-bas dans une maternité qui sera traitée, à cette occasion comme une quarantaine.
 

 Le vaccin

Les tentatives de vaccination se sont longtemps soldées par des échecs du fait que le virus était trop faiblement immunogène mais, très récemment, un vaccin a été mis au point ; il s’agit d’un vaccin un peu particulier qui ne s’applique que sur les chiennes en reproduction et qui n’est disponible que sur le marché européen. Il s’agit d’un vaccin à sous-unités virales purifiées.

Ce vaccin induit une séroconversion chez la chienne gestante avec un pic d’anticorps neutralisant le CHIV au moment de la mise-bas. Ce vaccin se fait 10 jours avant ou après la saillie puis 10 jours avant la mise-bas et permet de protéger les chiots nouveau-nés par l’intermédiaire des anticorps colostraux d’origine maternelle mais il doit être répété pour chaque épisode de reproduction.

Il protège en fait le chiot, grâce au renforcement des anticorps maternels contenus dans le colostrum, et lui permet de passer la période où le risque est maximal, c’est à dire les premiers jours de la naissance.

Ce vaccin est également utilisable dans les élevage infectés pour stimuler l’immunité naturelle des chiennes en période de réactivation virale (chaleurs, mises-bas).
 

En conclusion

Il est couramment admis qu’il serait illusoire et inutile d’écarter tous les sujets susceptibles d’être contaminés par le virus de l’herpès virose d’autant plus que le statut sérologique des chiens n’est pas facile à établir.

Il est préférable de surveiller les chiots à risques dès leur naissance en maintenant une température de 37° et de pratiquer l’insémination artificielle de façon systématique.

Par ailleurs, le vaccin récemment mis sur le marché constitue une avancée pour faire sortir du cauchemar un certain nombre d’élevages confronté à ce virus même si son éradication est absolument impossible et qu’il faut l’intégrer dans le paysage de l'élevage.
 




LA LUXATION DE LA ROTULE


La luxation médiale de la rotule est fréquemment observée dans les races naines ou moyenne (inférieures à 15 kilos) et fait partie des affections héréditaires les plus fréquemment observées chez le chien. Elle est souvent congénitale et rarement traumatique. Elle se manifeste par une position anormale de la rotule qui se trouve en position médiale et hors de la trochlée. Les études menées sur cette affection démontrent qu’elle touche davantage les femelles que les mâles.

Les symptômes apparaissent très tôt et, s’ils peuvent paraître absents à la naissance, les causes anatomiques et fonctionnelles sont déjà présentes. Il s’agit donc d’une affection congénitale. Par ailleurs la fréquence élevée de la luxation de la rotule rencontrée dans certaines races (dont le bouledogue français) fait que cette affection est considérée comme héréditaire. Le mode de transmission serait de type autosomique récessif ou polygénique.
 

 Signes de la maladie

Les signes cliniques sont d’intensité variable selon la gravité de la luxation et son caractère unilatéral ou bilatéral. Il semble que les animaux faiblement atteints marchent avec les postérieurs légèrement fléchis, la flexion s’aggravant avec la gravité de la luxation. Selon les cas, la rotule peut se trouver dans sa position anatomique, la luxation se produisant peu fréquemment avec une réduction spontanée à l’extension mais elle peut également être luxée en permanence. Les lésions ligamentaires sont d’intensité variable.


On rencontre trois types de patients :

1) les nouveaux-nés et les chiots qui ont une démarche anormale dès qu’ils commencent à marcher ; ils présentent des lésions de degré 3 et 4.

2) Les jeunes adultes atteints de lésions de degré 2 ou 3 qui présentent des boiteries intermittentes.

3) Les animaux plus âgés avec une luxation de degré 1 ou 2, dont la boiterie apparaît brusquement.

 
Diagnostic clinique

La recherche est effectuée en examinant une articulation du grasset en extension.


Dans les degrés 1 et 2, si la rotule est en place, on obtient sa luxation en lui appliquant une pression latéro-médiale.


Dans les degrés 3 et 4, la rotule luxée est repérée par palpation médialement à la trochlée. Dans ce cas, la réduction quand elle est possible, est immédiatement suivie d’une nouvelle luxation.
 

 Diagnostic radiographique

Il permet de noter l’importance des déformations osseuses et la gravité des éventuelles lésions dégénératives.
 

Traitement

Le traitement à mettre en place dépend de plusieurs paramètres mais il est toujours chirurgical.

Le traitement chirurgical doit être entrepris le plus précocement possible pour obtenir une rotule stable et sans contrainte excessive.
 

 Techniques chirurgicales

Elles sont classées selon leur objectif :

- en l’absence de boiterie, les luxations de degré 1 ne passent pas obligatoirement par la chirurgie. Mais il faut surveiller toute éventuelle aggravation.

- les luxations de degré 4 présentes sur des animaux adultes sont associées à des lésions sévères. Les traitements sont lourds et décevants.

- dans tous les autres cas, l’intervention doit avoir lieu le plus précocement possible.


Le traitement chirurgical appliqué dans les degrés 1, 2, 3 permet d’obtenir de bons résultats.
 

 Conclusions

Malgré une fréquence élevée mais du fait qu’elle n’affecte pas les chiens de travail et qu’elle se rencontre très peu chez l’homme, cette affection ne bénéficie pas d’études approfondies concernant son étiologie, son développement et son caractère héréditaire.

Le club du bouledogue français se préoccupe de cette affection et envisage de faire des contrôles systématiques sur les géniteurs.

L’acquéreur d’un chien atteint de cette affection peut demander l’annulation de vente pour vice caché sur la base de l’article 1641 du Code Civil puisque cette affection ne fait pas partie des vices rédhibitoires prévus par le Code Rural. Si cette action échoue, il pourrait invoquer le vice du consentement. Dans ce dernier cas, il bénéficie d'une prescription quinquénale alors que l'action doit être engagée dans un bref délai s'il invoque les vices cachés de l'article 1641 du Code Civil.
 





LA PARVOVIROSE EN ÉLEVAGE CANIN


La parvovirose est une maladie virale du chien, classée parmi les vices rédhibitoires du Code Rural et atteignant classiquement les chiots en période critique de 5 à 12 semaines. Il s’agit d’une maladie systémique (concernant la totalité de l’organisme du chiot) contrairement aux coronaviroses ou rotaviroses localisées au tube digestif. Cette maladie est connue en élevage depuis plus de 20 ans et le parvovirus sauvage appelé CPV2 a laissé la place à deux sous-types dont la durée d’incubation est raccourcie et le pouvoir pathogène accru par rapport au virus d’origine.
 
Depuis la généralisation de la vaccination systématique en élevage, les grandes épidémies décimant des portées entières ont fait place à un stade enzootique c'est-à-dire des évolutions à bas bruit touchant quelques chiots dans une portée, en période critique.
 

 Mode de contamination

Le virus de la parvovirose est un virus nu extrêmement résistant en milieu extérieur et c’est ce qui explique qu’il n’a pas pu être complètement éradiqué des élevages. Les excréments des animaux atteints sont les principales sources de particules virales mais le virus se transmet également par la salive, l’urine, le pelage ou par des éléments passifs comme l’eau de boisson, le matériel souillé, la semelles des chaussures, les chats, les rongeurs etc.

Il se propage très vite à l’intérieur d’un élevage mais ’un élevage à l’autre.

Le virus pénètre par la voie oro-nasale et la durée d’incubation est de 3 à 5 jours. Le délai légal de suspicion est de 5 jours.
 

 Prédisposition et facteurs aggravants  

- les chiots menacés sont les chiots qui se trouvent en période critique. Il existe en effet un trou immunitaire entre le moment où l’immunité passive transmise par la mère par le colostrum disparaît et celle où le chiot acquiert son immunité active, c'est-à-dire celle où il est capable de produire lui-même des anticorps suite à une injection vaccinale ou un contact direct avec le virus. Des études importantes ont montré que plus de 80 % de chiots âgés de 6 semaines n’étaient plus suffisamment protégés contre la parvovirose.

- La surpopulation ou rassemblement de chiots constituent des facteurs prédisposants.

- Toute parasitose digestive concomitante influence la sévérité de l’affection.

- La période de protection du chiot dépend donc à la fois du taux d’anticorps de sa mère, de la quantité de colostrum ingérée et de la vitesse de croissance du chiot. On comprend donc pourquoi, au sein d’une même portée, certains chiots sont atteints alors que d’autres restent indemnes.

- Quel que soit le protocole de vaccination employé, aucun élevage ne peut actuellement se prétendre à l’abri d’un épisode de parvovirose et, de nos jours, le virus circule parfois en élevage sans que l’éleveur le sache.
 

 Symptômes cliniques

Cliniquement, l’affection se caractérise par une perte d’appétit, puis des vomissements incoercibles accompagnés d’une diarrhée nauséabonde, parfois teintée de sang noir.

On observe, en parallèle une déshydratation importante.

Le parvovirus est le plus agressif des virus impliqués dans des gastro-entérites virales du chiot. D’autres virus peuvent provoquer des symptômes identiques mais ils entraînent rarement de mortalité, contrairement au parvovirus.
 

 Diagnostic de suspicion 

- l’atteinte plus précoce des chiots les plus gros constitue un élément de suspicion en élevage.


- En hématologie, on note une forte leucopénie c'est-à-dire une raréfaction des globules blancs (60 à 70 % des cas).
 

Diagnostic de certitude

- La méthode la plus fiable est une PCR ou écouvillon rectal sur selles (Polymérase Chain Réaction = méthode de biologie moléculaire très sensible permettant l’amplification du matériel génétique de l’agent pathogène recherché) ; cette méthode peut être utilisée à tous les stades de la maladie, lorsque la détection virale est encore impossible par les tests immuno-enzymatiques. Seule, une approche quantitative de la charge virale permet de différencier un animal récemment vacciné d’un animal malade.

- Mise en évidence directe du parvovirus sur les selles, contenu digestif ou écouvillon rectal ; l’excrétion du parvovirus commence dès le 3ème jour suivant l’apparition des premiers symptômes, présente un pic au 6ème jour et persiste jusqu’au 10ème-12ème jour.
 

 Pronostic

- La mortalité est comprise entre 10 et 90 pour cent selon la couverture vaccinale de l’effectif.

- La reprise de l’appétit en cours d’hospitalisation de même que la survie de plus de 4 jours (suivant le début des symptômes) améliorent le pronostic.
 

 Traitements

1. Traitement palliatif

il consiste en une réhydratation du chiot par perfusion jusqu’à réhydratation optimale associée à des pansement gastro-intestinaux, des modificateurs de la motricité digestive, une antibiothérapie par voie systémique pour limiter les risques de septicémie d’origine digestive, ainsi qu’une diète hydrique.

En période d’incubation, un traitement précoce doit être instauré. Ce traitement peut consister en une vaccination (qui confère une immunisation active) ou une sérumisation (qui confère une immunisation passive). Les deux actions sont souvent incompatibles et il convient d’attendre, en moyenne 15 jours la disparition des anticorps passifs pour commencer à vacciner le chiot.

2. Traitement spécifique

• Un sérum d’origine équine a été développé aux Etats-Unis contre les endotoxines secrétées par les bactéries les plus fréquemment à l’origine de la surinfection ; ce sérum semble réduire la mortalité mais n’est pas disponible en France.

• Un sérum hétérologue contenant des immunoglobulines anti CPV2 (nom du virus) a été distribué en Allemagne mais n’est plus commercialisé.

• L’interféron oméga a donné des résultats encourageants.
 

 Prévention des récidives en milieu infecté

- Transfusion ou sérumisation précoce des chiots arrivant dans la période critique à partir de sang prélevé sur un chiot convalescent ou sur la mère à condition que les virions ne soient pas installés dans les villosités intestinales.

- Vaccination de tous les chiots une semaine à dix jours avant la date moyenne d’apparition des symptômes à l’aide d’un vaccin monovalent surtitré. Il convient de répéter ces injections toutes les semaines afin de couvrir la période critique c'est-à-dire environ 5 injections.

- La vaccination de toutes les mères en cours de gestation est possible mais elle ne fait que déplacer le problème puisqu’elle retarde la période critique des chiots qui risque de survenir lorsqu’ils sont vendus et susceptibles de rentrer en contact avec le parvovirus après la vente. Toutefois le risque pour le chiot de rentrer en contact avec ce CPV diminue chez le particulier (à moins d’en exporter par le pelage, d’où l’intérêt du toilettage du chiot à la vente).

- L’eau de javel titrant 12° chlorométrique par litre d’eau, la chloramine à 10 %, le formol à 1 % ou le glutaraldéhyde sont actifs contre le parvovirus.

- Il est recommandé de toiletter les mères à l’entrée de la maternité par un rinçage avec une solution d’eau de javel à 0,5 % pour limiter le risque d’introduction par le pelage de la lice.

- Il est prudent de conseiller le port de sur-chaussures à l’entrée de l’élevage et de déconseiller aux visiteurs de passer d’un élevage à l’autre.

- Il est recommandé un éclairage naturel de la maternité car le parvovirus est sensible aux rayons ultraviolets.

- Il est également conseillé de différer la vente jusqu’à la fin du programme vaccinal.

- Il est conseillé une quarantaine de 5 à 6 jours des chiots nouvellement introduits.

- Il est conseillé, enfin, de toiletter les adultes vaccinés car ils peuvent importer du parvovirus sans en souffrir.
 

 Conclusion

Lors de mortalité en période critique et quel que soit l’historique vaccinal des chiens de l’élevage, les symptômes décrits par l’éleveur et les lésions observées à l’autopsie, la parvovirose doit toujours être recherchée, même si un seul chiot est atteint dans la portée.

Cette maladie peut toucher n’importe quel élevage, y compris les élevages de petite taille et il importe de rester toujours vigilant ; toutes les précautions s’avèrent parfois insuffisantes pour protéger la totalité des chiots à naître ; En effet, l’efficacité de la vaccination des chiots possédant encore des anticorps maternels et rendant la vaccination sans effet est toujours problématique d’autant plus que, dans une même portée le statut immunitaire est variable d’un sujet à l’autre.
 

Adapté du « Guide pratique des maladies en élevage canin » Editions Aniwa 2002 (courtoisie Royal Canin - Merial) par Odile Bernard.





ARTICLES PUBLIÉS DANS LE BULLETIN DU CLUB DU BOULEDOGUE FRANÇAIS




LE 3ÈME ÂGE CHEZ LE CHIEN


La médecine vétérinaire progresse et peut aider à prolonger l’espérance de vie de nos compagnons à quatre pattes. Une meilleure connaissance des modifications apportées par le vieillissement permet, avec l’aide de votre vétérinaire, à lui assurer une vieillesse paisible en le maintenant en bonne santé le plus longtemps possible.

Le vieillissement se caractérise par une diminution progressive de l’organisme des capacités à faire face aux agressions de son environnement. L’environnement du chien ainsi que les soins qui lui sont prodigués permettent, indépendamment de son horloge biologique, à prolonger sa vie dans les meilleures conditions possibles.

Les besoins nutritionnels du chien âgé diminuent. Le chien devient plus casanier et sa masse musculaire s’amenuise. Il faut donc penser à lui proposer des rations alimentaires moins importantes et moins riches pour éviter les problèmes d’obésité qui guettent souvent les chiens âgés avec des conséquences désastreuses sur les articulations et l’appareil cardio-vasculaire.

Voici quelques points sur lesquels il convient de porter une attention particulière :
 

1) les vaccins

Beaucoup de maîtres s’imaginent que le vieux chien n’a plus besoin d’être vacciné et que, passé un certain âge, il est protégé contre tout. Bien au contraire, le vieux chien devient plus sensible aux infections du fait que le vieillissement diminue ses défenses immunitaires. Il est donc recommandé d’être particulièrement vigilant sur les questions vaccinales et de présenter votre chienne à une consultation annuelle pour faire pratiquer les rappels de vaccination. Le vétérinaire en profitera pour pratiquer un examen général du chien et vous signaler éventuellement les affections dues à l’âge s’il est possible de les traiter ou les réduire.


2) aspect du poil

Le changement d’aspect du poil est probablement l’un des signes les plus visibles du vieillissement même s’il n’est pas systématique. Ceci s’explique par le fait que les follicules pileux fonctionnent moins bien ce qui entraîne un renouvellement du poil plus lent. Souvent le poil devient terne et cassant. Chez nos bouledogues les poils foncés deviennent grisonnant et blanchissent. La peau devient moins élastique et des cals se développent aux points de pression. On observe également l’apparition de kystes sébacés, des verrues ou parfois des tumeurs cutanées qui doivent faire l’objet d’une intervention chirurgicale.


3) la digestion

Elle se fait moins bien du fait de certaines atteintes possibles à l’estomac (gastrite chronique) ou au foie (en cas de surcharge pondérale), du pancréas (diminution de la production de lipase).

Il faut donc fournir à votre chien une alimentation très digestible et de très bonne qualité.


4) L’appareil respiratoire

Il devient lui-même sensible aux infections ce qui justifie la vaccination annuelle contre la toux de chenil. Une bronchite chronique peut également s’installer. Il convient donc d’éviter les courses folles et la chaleur. Ce qui est vrai pour l’ensemble de notre race l’est encore plus pour les sujets âgés !


5) les fonctions rénales

L’insuffisance rénale chronique est fréquente chez le vieux chien. Les lésions sont dues à des modifications des cellules de l’appareil excréteur et à une réduction de l’apport sanguin aux reins.

Cette insuffisance rénale chronique peut en plus s’accompagner de crises aiguës (crises d’urémie). Les symptômes principaux de ces pathologies se traduisent généralement par une augmentation de la soif, de la quantité d’urine émise, mais également de troubles digestifs (vomissements, diarrhées, nausées) de la fatigue, des ulcères buccaux. L’analyse sanguine révèle souvent une augmentation de la créatinine.

Les crises aiguës imposent un traitement médical lourd tandis que l’insuffisance rénale chronique est contrôlée par un régime alimentaire adaptés. Les protéines alimentaires doivent être d’excellente qualité et contrôlées quantitativement. L’incontinence urinaire n’est pas exceptionnelle suite à des lésions cérébrales ou, chez la femelle suite à une ovariectomie. Le mâle peut également présenter une incontinence suite à des troubles de la prostate.


6) le tartre dentaire

Certaines races sont plus prédisposées que d’autres. Notre bouledogue ne fait pas partie des races les plus prédisposées mais avec l’âge il n’est pas rare de constater l’apparition de tartre qui est un enduit dur constitué par la minéralisation de la plaque dentaire. A la suite de la constitution de cette plaque dentaire il peut apparaître des gingivites, des parondites avec pour conséquence le déchaussement des dents et une odeur particulièrement nauséabonde.

Un détartrage régulier et une bonne hygiène dentaire (il existe des dentifrices conçus pour les chiens) retardent l’échéance mais quand le déchaussement est acquis, le vétérinaire doit procéder à l’extraction des dents pour éviter les infections et les pathologies décrites ci-dessus. Le vieux chien vit parfaitement sans dent ou avec moins de dents et en tous cas beaucoup mieux qu’avec des dents branlantes rendant les mastications douloureuses.

On constate parfois sur les gencives de petites excroissances de chair appelées épulis. Elles provoquent une gêne et doivent être enlevées.


7) la fonction sexuelle

Les chiennes ne connaissent pas la ménopause ; néanmoins on assiste dans les deux sexes à une diminution de l’activité sexuelle.

La chute de la production d’hormone mâle par les testicules diminue la libido et parfois même la fécondité.

Chez la femelle le rythme des chaleurs se modifient. Elles s’espacent et les pertes sont plus discrètes. La prolificité diminue. Il est important de surveiller les mamelles qui sont souvent le siège de tumeurs bénignes ou malignes. Le seul examen clinique ne permettant pas de déterminer la nature des tumeurs, il est prudent d’en faire pratiquer l’exérèse chirurgicale puis l’analyse histologique et d’entreprendre un traitement approprié s’il y a lieu.


8) Muscles et ossature

Ils sont fortement affectés par la vieillesse ; les fibres musculaires s’atrophient, les os deviennent fragiles et cassants ; ils sont plus sensibles aux fractures car leur paroi s’amincit.

Les articulations deviennent plus fragiles car touchées par l’arthrose. Tous les chiens âgés en sont atteints de façon plus ou moins importante, sur tout ou partie de leur système articulaire. Le cartilage articulaire s’altère, perdant ses facultés de glissement. L’os réagit en formant de petites excroissances dénommées ostéophytes, ce qui provoque douleurs et inflammation chronique.

Tout ceci justifie de donner à l’animal âgé un minimum d’activité tout en évitant les exercices violents. Il est possible ainsi de conserver un certain tonus et de maintenir une certaine masse musculaire ainsi qu’une souplesse correcte des articulations. Un os qui ne travaille pas de détruit, un muscle inutilisé s’atrophie et une articulation qui ne fonctionne plus s’enraidit.


9) l’appareil cardio-vasculaire

Avec l’âge, le débit cardiaque diminue et l’adaptation à l’effort est moins bonne.

Le vétérinaire peut détecter des souffles au cœur à l’auscultation du fait que les valvules cardiaques deviennent fibreuses. L’insuffisance cardiaque débutante passe souvent inaperçue et si le vétérinaire la détecte à l’occasion d’un examen de routine ou d’une vaccination il convient de restreindre l’activité physique du chien et surtout de lui fournir une alimentation sans sel.

Si l’insuffisance cardiaque évolue défavorablement, il faut la traiter.


10) Les sens

Du fait de l’altération des cellules nerveuses et d’une diminution de la circulation sanguine le cerveau fonctionne moins bien et on peut voir apparaître des troubles liés à la sénilité tels que la somnolence, irritabilité et perte de la propreté.

La vue peut être altérée du fait de l’opacification du cristallin.

L’audition peut également se dégrader surtout lorsque le conduit auditif est atteint d’inflammation ou d’otite. L’odorat diminue également.

Toutes ces manifestations hélas naturelles et dues à l’âge peuvent être aggravées par des pathologies spécifiques qui s’ajoutent au tableau clinique. Citons notamment le diabète qui a des conséquences désastreuses sur la vue ou une fracture qui augmente la perte musculaire.


En conclusion

Même si la vieillesse et la disparition de votre compagnon sont inéluctables comme le sont celles des humains, certains conseils permettent de garder son chien âgé le plus longtemps possible et dans les meilleurs conditions possibles. Pour y parvenir, il convient :

1) de lui procurer un maximum de confort et de chaleur,

2) de lui donner une nourriture d’excellente qualité et de composition constante. (Il existe dans le commerce des aliments pour senior parfaitement adaptés),

3) de le présenter une fois par an à votre vétérinaire pour un examen clinique afin de détecter d’éventuels troubles et de les traiter au plus vite,

4) de profiter de cette visite pour faire pratiquer les vaccinations d’usage,

5) de maintenir un exercice régulier mais non violent,

6) de l’entourer de beaucoup d’affection.

Odile BERNARD
 




LE SYNDROME DU CHIOT NAGEUR (SWIMMING PUPPY SYNDROM)


Beaucoup d’éleveurs ont peut-être remarqué au moins une fois dans une portée une anomalie dans le développement moteur d’un chiot. Le syndrome du chiot nageur est également appelé « syndrome du chiot plat » et il se caractérise par une parésie des membres postérieurs « en grenouille ».

Il est fréquent chez les races à membres courts et au thorax large. Le bouledogue fait partie des races prédisposées au développement de ce syndrome mais on peut le retrouver dans de nombreuses autres races et il a même été décrit plus rarement dans l’espèce féline.


  1) Symptômes

Ils se caractérisent par un retard dans la marche et les symptômes, bien que présents à la naissance, ne deviennent visibles que vers l’âge de deux ou trois semaines, c'est-à-dire lorsque le chiot commence son apprentissage de la marche.

On remarque alors que, contrairement à ses frères et sœurs de portées capables de tenir debout vers 16 jours et de se déplacer vers 3 semaines, la persistance de mouvements de reptation sur le sternum avec les antérieurs écartés.

Les membres du chiot sont rejetés sur le côté et ne parviennent pas à soutenir le tronc. Cette position donne l’impression que le chiot nage d’où le nom donné à ce syndrome.

Le chiot présente une insuffisance respiratoire avec dyspnée, gueule ouverte en permanence et une cyanose des muqueuses. La régurgitation du lait est fréquente et peut provoquer une fausse déglutition fatale. S’il n’est pas pris en charge rapidement, les organes vitaux tels que le cœur, les poumons et l’estomac peuvent être endommagés et le pronostic vital est alors en jeu.

L’aplatissement du thorax et de l’abdomen a également pour conséquence que le chiot est souillé par les urines et peut même présenter des ulcérations de la peau du fait des macérations dues à cet aplatissement dorso ventral.


  2) Diagnostic

L’examen neurologique ne révèle aucune anomalie. Il faudra exclure la maladie de Carré, la toxoplasmose, le spina-bifida, les différentes myopathies, les maladies de surcharge et dégénératives ainsi que toutes les causes de méningo-encéphalite


  3) Cause du syndrome

Une origine génétique a été avancée mais elle est infirmée par la récupération spontanée d’un très grand nombre de sujets sous certaines conditions pour la favoriser.

L’alimentation a également été mise en cause mais la fréquence d’apparition semble indépendante de la composition du lait maternel étant donné que, dans une même portée alimentée par la même mère, les chiots sont rarement tous atteints.

Pour autant, la récupération spectaculaire en période de post sevrage ne permet pas d’exclure totalement une altération du lait maternel qui pourrait participer à l’apparition de cette pathologie. La synthèse de la taurine qui est un dérivé d’acide aminé soufré pourrait être défectueuse chez les chiots atteints.

On note également un facteur environnemental. Il est déconseillé de laisser les chiots sur des sols lisses. Il faut préférer sur surfaces présentant des aspérités pour éviter que les chiots ne glissent.

L’herpès virose maternelle constitue également un facteur favorisant.

Enfin, Il a été observé que ce symptôme concernait principalement les chiots à croissance plus rapide dans la portée.


  4) Le traitement

Il n’est que « mécanique ». Le rôle de l’éleveur revêt une importance capitale pour obtenir la disparition de ce symptôme et il est important d’agir très rapidement. Un traitement bien conduit doit agir en 48 h mais le résultat peut s’installer plus progressivement, pouvant aller jusqu’à une quinzaine de jours.

a) Il est conseillé d’utiliser un matériel de contention de type « youpala » mais une autre méthode, plus facilement réalisable consiste à entraver les pattes avant en les reliant entre elles grâce à un bandage et de façon à laisser un espace d’environ 4 cm entre les deux pattes. Une fois ce montage installé, il convient d’inciter le chiot à marcher avec ses deux pattes entravées en lui stimulant le derrière.

Le bandage peut être réalisé avec du papier de peintre ou carrossier vendu sous forme de ruban de 1,5 cm de large et ayant l’aspect d’un papier crépon peu collant. Il doit être renouvelé quotidiennement tant pour éviter les macérations que pour contrôler l’absence d’un excès de compression qui pourrait bloquer la circulation sanguine. Il sera impératif d’éloigner la mère afin qu’elle n’arrache pas le bandage du chiot. Toute la difficulté consiste à trouver un bon compromis entre une compression efficace et une absence d’entrave à la circulation sanguine du chiot.

b) Il est important de placer le chiot sur une surface rugueuse et la boîte à œuf constitue un moyen peu coûteux et particulièrement efficace pour accélérer la disparition du symptôme. Une moquette ou une serpillière à nids d’abeille conviennent parfaitement.

c) pour accélérer la récupération sensorielle il est conseillé de stimuler les coussinets postérieurs à l’aide d’une brosse à dents et de manipuler plusieurs fois par jours les membres atteints

d) pour inverser le phénomène d’écrasement, il est également recommandé de masser doucement et le plus souvent possible, les côtes du chien afin de favoriser le retour à une forme arrondie. Il est indispensable de surveiller le chiot constamment et de le coucher sur le côté en le bloquant dans cette position avec des chaussettes lestées.

e) Il convient enfin de limiter la ration alimentaire pour limiter la prise de poids qui aggrave le symptôme.


  5) Pronostic

Le taux de guérison sans séquelle est important puisqu’il atteint 90 % (10 % en l’absence de traitement). La plupart des chiots ne présentent des symptômes qu’aux membres postérieurs et le pronostic est plus réservé quand les 4 membres sont atteints.

Néanmoins la guérison est d’autant mieux assurée que le traitement est entrepris rapidement. Plus l’âge du chiot avance et plus les chances d’amélioration diminuent.

En effet, la compression prolongée risque d’entraîner des lésions irréversibles décrites plus haut. Les complications par bronchopneumonie par fausse déglutition sont également possibles du fait de l’écrasement du thorax.


  En conclusion

Il semble bien que les troubles décrits ci-dessus soient liées à la combinaison de plusieurs facteurs, à savoir un retard de la mise en place du système nerveux du chiot, dû à un retard de la myélinisation (constatée lorsque la portée vit sur une surface glissante qui empêche la stimulation des extrémités), associés à un dysmétabolisme en relation avec une alimentation trop riche en protéines chez la mère (excès de viande ou de laitages dans l’alimentation)

Par prudence, il est recommandé de retirer de la reproduction une femelle qui a déjà donné naissance à des chiots nageurs dans ses précédentes portées.

Il convient toutefois de souligner que, lorsque les manipulations décrites plus haut sont entreprises rapidement par l’éleveur et que le chiot commence à se tenir debout (ce qui doit intervenir rapidement), le chiot est sauvé et il n’aura aucune séquelle durant sa vie.

Odile BERNARD
   




Dernière mise à jour le samedi 03.01.2015 20:58
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